"Sans avoir vu la Chapelle Sixtine, on ne peut se faire une idée sensible de ce dont un être humain est capable." Goethe

dimanche 2 octobre 2011

Quand 5 Ignudi descendent du ciel..., pour se poser en Franche-Comté ! Et l'Ignudo n° 5 est arrivé !...


Histoire complète, en une seule page,
de quelques mois de travail...
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Hommage à Michel-Ange,
mon Maître...



J’avais seize ans à peine, au jour où tu advins,
Toi, Michelangelo, t’emparant de mon âme.
De ce jour à ce jour, ma quête du divin
Fut semblable à la tienne : exultation et drame.

Au fil de mes années, cœur à cœur nous errâmes,
Vaguant ici et là, de sommets en ravins,
Alternant le ciseau, la lime et le calame,
Eperdus, angoissés, fuyant notre destin.

Cinq cents ans nous séparent et j’ai voulu, ô Maître,
En cet anniversaire, à ton Art rendre hommage,
Donner aux Ignudi que ton pinceau fit naître,
Un volume à leur corps, une ombre à leur visage,

Faire de mon hommage à ton génie furieux
La modeste revanche adressée au tyran,
Qui contraignit ta main à les peindre en les cieux.
Je les sculptai pour toi, tu le sais, humblement.

Deux ans d’un dur labeur, à toi seul consacré,
Deux ans de doutes immenses et de joies fugitives,
Deux ans de doux dialogues ou d’absences éplorées,
Deux ans d’embrassements de nos âmes captives.

 Ils sont là, désormais : cinq pauvres avortons,
Que ma main malhabile a formé sous tes yeux,
Plus ou moins achevés, besogneux rejetons,
Mais offerts à nos mains, puisqu’arrachés aux cieux.

Je n’attendais, ô Maitre, aucune récompense,
Juste te revancher d’un vouloir inflexible...
Or, pour ma confusion, ma joie, la Providence
M’illumina l’esprit d’un dessein indicible :

Ainsi que Dieu le Père insuffle une conscience
Au pathétique Adam qu’on doit à ton génie,
Il m’incombe à présent, d’offrir une existence
Au modèle inconnu de tes vingt Ignudi.

Car s’il contribua à ton insigne gloire,
En restant anonyme, serait-ce une avanie
d’imaginer sa vie, lui créer une histoire,
Et oser lui donner le nom de Giovanni ?

Par ses yeux, ses pensées, ses gestes et aventures,
Surgiront les secrets de ton cœur, ô mon Maitre,
Ce sera toujours toi, qu’à travers l’écriture,
Je tenterai d’atteindre et toujours mieux connaître.

                                             Jean Thiancourt

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L'art vit de contraintes et meurt de liberté.
Michelangelo Buonarroti
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Quand la cire imite l'airain !...

Coulé en bronze,
cet Ignudo a été exposé au Carrousel du Louvre à Paris,
lors du 150° Anniversaire de la SNBA
(Société Nationale des Beaux Arts)
en Décembre 2011
(Hauteur à partir du socle : 80cm)
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"Ce sont les esprits téméraires et grossiers
qui réduisent à un effet sensuel la beauté,
par laquelle toute saine intelligence se sent émue et transportée ..."
Michelangelo Buonarroti

 






 


Ignudo en terre recouverte de cire.
En cours de finition, avant moulage et coulage en bronze.
Encore quelques jours de travail, et il sera prêt au départ !
(Hauteur à partir du socle : 80 cm)
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"Seigneur, accordez-moi la grâce
de toujours désirer plus que je ne peux accomplir."
 Michelangelo Buonarroti



Ignudo en bronze. Réalisé en 1996.


 



Mine de plomb de mon ami Patrick Ségur

Le temps passe... 1996 - 2011 !!! 
Le Sanglier commençait déjà à blanchir...
Il ne me reste plus qu'à agrandir cet Ignudo
à la taille de ses deux frères ci-dessus !
Quant aux deux derniers, pour atteindre le chiffre 5
(1 par siècle...), j'hésite encore...
J'avais choisi ces deux-là, qui se regardent :



















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Que peuvent-ils bien se raconter ?
D'aucuns, plus malins et perspicaces
(tous ces exégètes auto-proclamés du Maître...)
auront une interprétation
à la hauteur de leur suffisance...
Pour ma part, je ne m'y risquerai pas, bien que...
Mais alors, en privé, seulement !
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J'hésite donc entre les deux complices ci-dessus,
et ces deux autres ci-dessous:


















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 Dommage qu'ils se tournent le dos...
Pourquoi me font-ils hésiter ? Simplement parce qu'ils sont,
comme les trois premiers, les plus connus... 
Est-ce là une raison suffisante ?
J'ai encore un peu de temps pour en décider...
Vous verrez !

A propos, 2012, quand on additionne comme ceci :  
2+0+1+2 = 5...
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Encore une citation du divin Maître :

"Pour la plupart d'entre nous,
le plus grand danger
n'est pas d'avoir un but trop élevé
et de ne pas l'atteindre,
mais au contraire d'en avoir un trop peu ambitieux
et de l'atteindre..."
Michelangelo Buonarroti
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J'ai encore le temps de réfléchir pour le cinquième,
quant au 4°,
voici quelques photos de son ébauche.
Il devrait être achevé pour la fin Mars.









Amis Visiteurs, ne vous laissez pas abuser par les distorsions dues à la photographie : le bras levé n'est pas si épais, etc...
Et puis, il s'agit de l'ébauche :
encore bien du travail pour atteindre le résultat espéré !
Sur une heure de labeur, comptez 5 minutes d'inspiration
et 55 minutes de transpiration...
Mais n'en était-il pas ainsi pour mon Maître ?
Pire encore : il attaquait le marbre, lui !


Quand je dis, en citant Bernard de Chartres,
théologien du Moyen-Âge,
que nous ne sommes que "des nains juchés sur les épaules de géants",
(des géants qui nous ont précédés, certes pour nous montrer la voie),
mais géants tout de même...

A bientôt !... 
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Les semaines se sont écoulées comme du sable entre les doigts.

Voici le 5ème Ignudo,
coulé en bronze par les soins de Jean-Pierre Vexelard,
Fondeur d'Art à Rambervillers, dans les Vosges.








 Et voilà !... Les 5 y sont...

Comme vous l'aurez constaté, certains encore en "chantier",
mais qu'importe, je ne suis pas mon Maître... 

Barbara chantait : "Je n'ai pas la vertu des femmes de marin..."
Et moi, je rimerai : "Je n'ai pas la vertu des sculpteurs de terrain..."

Depuis deux ans, j'ai abdiqué toute création

pour célébrer à ma manière le Génie de mon Maître,
sans rien attendre en retour,
sinon d'avoir vécu en sa compagnie
tout au long de cet épuisant et fluctuant parcours.

Aurais-je imaginé qu'il me récompenserait
en m'inspirant l'idée de donner une vie au modèle anonyme
qu'il peignit 20 fois au plafond de la Sixtine ?

Ce Roman, je lui ai déjà trouvé un titre :

Moi, Giovanni B.,
Modèle de Michel-Ange
ou
ma vie cachée à l'ombre d'un Génie

Depuis fin Juillet, 120 pages sont déjà écrites,
et je donnerai lecture de quelques extraits lors de la manifestation
que nous organisons avec La Cure d'Arts...

Imaginez-vous qu'en un village perdu de Haute-Saône,
en Franche-Comté,
on célèbrera Michel-Ange,
alors qu'à notre connaissance,
rien n'aura été proposé dans l'Hexagone !

Il y a des fiertés légitimes, n'est-ce pas ?

Le PROGRAMME :



Une nouvelle histoire commence, celle de Giovanni...
Je vous la conterai en temps et en heure !

Pour l'instant, on prépare le 3 Novembre... A bientôt !

Et un grand merci pour votre fidélité...
Jean